Le maquillage est un de ces éléments dans la vie d’une femme totalement… paradoxal.
Petite on nous l’interdit.
Adulte, il faut en mettre (mais pas trop) sinon on ne prend pas soin de soi ou on ne respecte pas la personne en face de nous.
Plus âgé, c’est presque mal vu.
C’est pourquoi, ma relation avec le maquillage a toujours été compliquée et l’est encore…
Et ce n’est pas si étonnant, lorsqu’on connaît ses origines…
Protection, prostitution, glamour
Les premières traces de maquillage remontent à la Préhistoire où il était utilisé pour des rites chamaniques, des cultes funéraires ou de fertilité.
En Égypte ancienne, en plus de son utilisation esthétique et religieuse, le maquillage avait également un intérêt pour la protection contre le soleil (khôl) et le sable (ocre).
En Grèce Antique, il était utilisé avec parcimonie pour les personnes les plus aisées…
Mais si trop soutenu, alors il était mal vu et réservé aux prostituées.
Au Moyen-Âge, l’Église en a interdit l’usage pour plusieurs raisons.
Le maquillage était associé à la luxure, la vanité et l’immoralité.
C’était vu comme un moyen de tromper et d’exercer une influence sur les hommes.
Mais aussi comme un acte de défiance, car le maquillage modifiait la Beauté Naturelle, qui est un don de Dieu.
Et comme nous l’avons vu, dans les anciennes croyances, les rituels utilisaient beaucoup le maquillage, c’était donc un moyen de rejeter les influences païennes.
Après quelques siècles, la Renaissance permit de réintroduire le maquillage à la cour notamment pour la peau pâle, très prisée par la noblesse.
Il y a un milieu où il était particulièrement utilisé : le théâtre.
C’était le moyen de rendre visibles et expressifs les traits de visage des acteurs, même à distance.
Et finalement, avec l’avènement du cinéma, les actrices ont été élevées au rang de star, et tout le monde voulait leur ressembler.
Et c’est ce que le Star System et l’innovation dans les industries de cosmétiques ont rendu possible.
Le marketing de ces produits avait une promesse très forte : ressemblez à vos idoles grâce à ce mascara, ce crayon, ce fond de teint…
Depuis, de nombreux mouvements sociétaux ont
Soit rejeté le maquillage comme symbole d’oppression,
Soit poussé le maquillage comme moyen d’expression forçant les entreprises à être plus inclusives.
Soit mis en garde contre les problématiques écologiques dues à la surconsommation.
Et dans le fond,
Tout le monde a raison
Sans rentrer dans le débat religieux, mais il est vrai que le maquillage est un masque et une arme qui peut être utilisée à des fins de séduction et de manipulation.
Certaines et certains sont capables de totalement se transformer en une autre personne avec les bons outils.
C’est aussi vrai que c’est un moyen d’oppression qui force les femmes a passé des heures à se maquiller, sinon elles ne sont pas assez femme. Ce qui insinue qu’elles ne sont pas « assez » au naturel.
Mais finalement, si j’ai envie de me maquiller pour me sentir plus belle, pourquoi je devrais me l’interdire ?
Mais
Est-ce que j’ai envie de me maquiller pour moi ou est-ce que c’est la société de consommation en passant par les actrices et les autres personnalités publiques qui me font croire que j’en ai envie ?
Voilà pourquoi je suis continuellement en dilemme face au maquillage, même si je ne me suis jamais beaucoup maquillée.
Car d’un côté, il peut me mettre en valeur… Et ça, ça fait du bien !
Et de l’autre, c’est clairement un mensonge et un masque que l’on porte…
Dont on arrive plus à se passer !
Et c’est cet aspect qui est pour moi le plus problématique.
Combien de fois je me suis regardée dans le miroir sans maquillage ne me reconnaissant pas et me trouvant moche ?
Combien de fois je me suis maquillée juste pour ne pas me détester ?
Combien de fois je me suis maquillée par peur de ce que les autres pourraient penser ?
La réponse : des milliers, des centaines de milliers…
Alors, complètement le rejeter, et critiquer toutes les femmes qui en portent n’est pas une solution.
Premièrement, parce que tout le monde fait ce qu’il veut avec son visage.
Mais aussi et surtout parce qu’être dans la restriction est très néfaste.
Il faut réussir à arriver à une utilisation apaisée du maquillage.
Car c’est le résultat d’une relation apaisée avec soi.
Cela signifie que
On n’a pas besoin constamment de mettre un masque pour se cacher ou se défendre de l’extérieur.
On s’accepte tel que l’on est… avec notre beauté naturelle.
On arrive à l’utiliser sans tomber dans l’excès pour nous et pas pour les autres.
Et quand ce moment arrive…
C’est une réelle victoire
Par contre, le chemin est long et pas du tout linéaire !
Mais comme toutes les choses qui valent le coup d’obtenir dans la vie.
Car se libérer de l’emprise du maquillage est autant liée au regard que l’on porte sur soi-même que la peur du regard des autres…
2 immenses thématiques quand même.
Pour m’en rapprocher, voici ce que je fais au quotidien.
Je commence par ne pas mettre du maquillage quand je passe des journées sans avoir de rendez-vous ni de contact avec des personnes que je connais.
C’est un peu la détox, pour que mon propre regard s’habitue à nouveau à mon naturel, sans pour autant être mal à l’aise.
Puis, petit à petit, une fois que mon propre regard s’est habitué, et bien je commence à sortir faire les courses sans maquillage, aller au sport sans maquillage etc.
Et au final, je me suis très vite rendue compte que… Personne n’y prêtait attention !
C’est une bonne leçon et un bon rappel de comment je me complique la vie toute seule avec mes projections personnelles.
Et tous les jours, ça m’aide à déstresser face à des situations que je m’invente toute seule… Qui ne se réalisent pas.
Bon, il y a un cap que je ne suis pas encore arrivée à dépasser : me maquiller dans le cadre professionnel… Ça viendra peut-être.
Et toi, tu arrives à passer des journées libres de maquillage ? 😉